Poucet, pour les grands
Durée 1h // Dés 8 ans
De l’ autre côté du Miroir
Et si on allait voir ce qu’il se passait du coté des monstres?
Gilles Granouillet nous fait nous aventurer de l’autre côté de la rive, sur les terres meubles et marécageuses de la maison de l’Ogre.
Alors qu’un soir d’hiver il lit le Petit Poucet à sa fille, il prend conscience de l’effroyable destin qui s’abat sept filles de L’Ogre. Il n’en faudra pas plus à celui qui aime donner au théâtre la parole à celles et ceux qui se la voient trop souvent confisquée pour prendre la plume. Il nous fera pénétrer dans la maison de l’Ogre pour nous livrer le récit de vie de celles qui, dans le conte de Perrault , ne font office que de figurantes.
A travers les personnage de l’Ogresse, résiliente et déterminée, de L’Ainée des ogresse, excentrique et burlesque et de leur chienne Micounette, il nous dévoilera sous un angle inédit la part cachée de la fable du petit Poucet.
« Tu t’appelles Poucet ! C’est à ne pas croire, j’ai lu ton histoire, et je suis dedans! Nous sommes dans la même histoire »
La Fable imbriquée
Loin de vouloir nous écarter du conte original, Gilles Granouillet nous le livre d’entrée de jeu, par un procédé de mise en abîme.
L’Ogresse, qui passe son temps dans les livres, est précisément en train de lire le conte du petit Poucet. Ce n’est que lorsqu’elle rencontre Poucet, perdu dans la forêt non loin de chez elle qu’elle réalise avec effroi que son histoire est déjà écrite.
Se référant au livre, elle mettra tout en œuvre pour échapper à son tragique destin et changer le cours de l’histoire.
Lutter contre ce qui devrait advenir
Délivrer le passer de sa répétition, lutter contre ce qui est écrit, contre ce qui devrait advenir, contre les forces gravées dans un temps très ancien, voilà l’étrange tâche qui incombe à cette jeune ogresse qui, bien qu’elle ne se vive pas comme telle, commence à comprendre que quelque chose dysfonctionne dans cette famille.
Observant régulièrement son reflet dans la marre qui lui sert de miroir, son visage « au tient si rose » semble être le territoire accidenté où dialoguent les humains et les monstres .
« Ne trouves tu pas que j’ai le nez crochu, les dents pointues et toutes écartées dans une trop grande bouche ? Et mes yeux, regarde bien mes yeux, ne les trouves tu pas tout gris et bien trop rapprochés, là, exactement là, qu’on dirait qu’ils vont se rejoindre par-dessus mon nez? »
L'esthétique
« brouiller les frontières entre intérieur et extérieur »
Un décor expressionniste aux accents gothiques, aux formes irrégulières et aux des tons sombres, participera à créer une esthétique désenchantée et à donner à la pièce une atmosphère ténébreuse et inquiétante.
Une table enfoncée dans le sol évoquant un dolmen à moitié englouti par le temps et la glaise cohabitera avec un vieux fût métallique réhabilité en puit.
Une lanterne trônera au-dessus des restes d’un portique rouillé où un pneu fatigué fera office de balançoire de fortune.
La maison, bâtisse défraîchie dont on devine pourtant un intérieur confortable semblera avoir été creusée dans la souche d’un arbre mort ; les bois seront desséchés, nus et noirs. Traîneront ici et là, quelques éléments de cuisine sans âge, dont une effrayante crémaillère aux dents crantées.
Une lourde porte aux ferreries moyenâgeuses laissera échapper des raies de lumières, qui nous permettront jouer avec les ombres (notamment celle de l’Ogre ).
Seul la blancheur immaculée de la nappe et les toilettes irréprochables des Ogresses contrasteront avec ces tons sombres et symboliseront les reliquats d’une fastuosité révolue.
Au milieu de ces tonalités monochromes, le bonnet orange du petit Poucet se détachera comme un phare dans l’obscurité.
Jouant sur un mélange entre touches urbaines, féerie onirique et mélancolique, la scénographie nous plongera dans l’imaginaire du conte traditionnel tout en y imbriquant des touches contemporaines.
Nous choisirons ici de brouiller les frontières entre intérieur et extérieur, puisque le décor se métamorphosera au fil des scènes. Les transformations s’opéreront à vue et en jeu.
Des éléments symboliques viendront réagencer l’espace ; ainsi le ponton central deviendra table, qui elle-même se transformera en lit, dans une chorégraphie rythmée et sous l’œil complice du public qui verra se dessiner un nouvel espace qui sans être tout à fait le même, ne sera pas totalement différent.
Le conte et la fable permettent cela d’autant plus ; En mettant en scène l’artisanat au plateau, on rend le spectateur actif dans la fabrique du conte, à travers un espace total où l’on redonne au signifiant toute sa place et sa magie.
Teaser
© Crédits photos : Photographies : Cécile Dureux , Nicolas Mintrot / Croquis : Antoine Millian
Distribution
Texte Gilles Granouillet (éditions Lansmann)
Mise en scène Fanny Zeller
Avec la jeune troupe #4 du théâtre des Ilets : Justine Agnely, Mathilde Fandre, Sophie Osmond-Nauze & Fanny Zeller
Scénographie : Antoine Milian
Création sonore : Simon Zaderatzky
Création lumière : Marion Lubat
Costumes : Stéphanie Manchon
Production : Théâtre des Ilets CDN de Montluçon
Dates
Tournée 24/25
30 août 2024
Prieuré Saint-Jean de Grosbois de Gipcy
du 14 au 19 décembre 2024
Théâtre des Îlets CDN de Montluçon
du 20 au 29 mars 2025 et du 7 au 12 juillet 2025
En balade sur le territoire de l’Allier
Dossier pédagogique sur demande
(calendrier en cours de construction)
Dossier du spectacle
Les artistes associés de la compagnie
Fanny ZELLER
Direction artistique
C’est en suivant son père en tournée sur les routes de France qu’à l’âge de 6 ans Fanny Zeller décide de faire…Sophie OSMOND-NAUZE
Comédienne
Après avoir annoncé à ses parents que son projet professionnel était « être Catherine Deneuve », elle débute le théâtre…Antoine MILIAN
Scénographe & Plasticien
Après des études aux Beaux-Arts où il développe un travail polymorphique, baroque et invasif, Antoine Milian s’engage sur la double…Justine AGNELY
Comédienne
À 20 ans, Justine intègre le conservatoire à rayonnement régional de Poitiers en Cycle Initial. Trois ans plus tard, elle…⟵ Retour aux creations